Un film musical est, comme son nom l'indique, entièrement basé sur la musique. Il passer de façon subtile du rêve, du spectacle, à la réalité. La musique est exploitée par des chansons ou par des danses, souvent les deux simultanément. Les productions sont en très large majorité américaines: il est vrai qu'on leur doit les plus belles chorégraphies. On peut dire que dès le début du cinéma, le genre a été exploité, puisque le premier film du cinéma parlant est un film musical [ Le chanteur de jazz (27:Alan Crosland)].
  
  
| Le film peut être construit de deux façons: une intrigue traditionnelle parsemée d'intermèdes chantés ou dansés, ou bien un film entièrement chanté [Les parapluies de Cherbourg (63: Jacques Demy)]. L'intrigue est la plupart du temps irréelle, les scènes musicales ne permettant évidemment pas de rendre un scénario vraissemblable. Les 5000 doigts du Dr T. (53 : Roy Rowland ) est un film magique, à l'imagination débordante.
Même si l'histoire est quelquefois tragique [Une étoile est née (54: George Cukor)], les films musicaux ont souvent eu pour objectif, dans les années 50 et 60, de divertir. Un "sous - genre" se distingue alors: la comédie musicale [Le magicien d'Oz (39: Victor Fleming)].
Celle-ci a été largement développée par Vincente Minnellipour la réalisation [Le pirate (47), Un américain à Paris (51)], et avec le danseur-acrobate Gene Kelly [Chantons sous la pluie (52: Gene Kelly & Stanley Donen)]. Toutes les comédies musicales ont un point commun: Du rythme, de l'entrain, des gags, une chorégraphie pleine d'inventions, des numéros musicaux qui atteignent la perfection.
La comédie musicale a permis en outre de retrouver à l'écran des chanteurs de grande renommée, comme Elvis Presley [Le rock du bagne (57: Richard Thorpe/USA)], Luis Mariano [Le chanteur de Mexico (56: Richard Pottier)], ou au besoin en faisant participer une pléiade de bluesmen [Les blues brothers (80: John Landis)]. |
De nombreux grands cinéastes ont réalisés des films musicaux, solidement entourés par de grands compositeurs, chorégraphes ou chanteurs. On peut citer Robert Wise [La mélodie du bonheur (65: Robert Wise)], Martin Scorsese [New York, New York (77)], Alan Parker [Pink Floyd, the wall (82)], John Huston [Annie (81)] et Francis Ford Coppola [Cotton club (84)]. Parfois, des acteurs de renommée sont les héros de films musicaux, peut être pas toujours de bons gouts [Blanches colombes et vilains messieurs (55: Joseph L. Mankiewicz)].
S'il a permis de mettre en scène de grandes stars de la musique, le film musical a aussi permis de découvrir, par une biographie plus ou moins romancée, l'existence d'autres stars, comme Janis Joplin [The Rose (79: Mark Rydell)] ou Jerry Lee Lewis [Great balls of fire (88: Jim McBride)]. Walk hard (07 : Jake Kasdan ) est une fausse biographie hillarante, retraçant toute une partie de l'histoire du rock. Il peut également relater la biographie d'un personnage sans rapport avec la musique [Evita (96:Alan Parker)].
A partir des années 70, la musique ayant évoluée, le cinéma musical a suivi, notamment avec le rock [Phantom of the paradise (74: Brian de Palma)] puis le disco [La fièvre du samedi soir (77: John Badham)]. |   
 
|
   | Plus que tout autre, le film musical est le témoin surréaliste d'une époque: haine raciale [West side story (61: Robert Wise & Jerome Robbins)], existentialisme [Tommy (74: Ken Russel)]. La jeunesse s'est identifiée à quelques films cultes [Hair (79: Milos Forman), Grease (78: Randal Kleiser)]. Le film musical est évidemment l'occasion de faire l'apologie d'un style musical, comme la soul [The commitments (91: Alan Parker)] ou le hard-rock [Rock star (01: Stephen Herek)]. Velvet Goldmine (98 : Todd Haynes ) est un film baroque, qui conjugue extravagance, théâtralité et liberté, rendant hommage au rock anglais des années 70. Rock forever (12 : Adam Shankman ) vaut surtout par l'autodérision qui imprègne les personnages.
Les numéros chantés s'enchaînant avec brio, Chicago (02: Rob Marshall) métamorphosent les acteurs en star de music-hall. Dans Les chansons d'amour (07: Christophe Honoré), la puissance des chansons alliée à la légèreté de la mise en scène en font un film rempli de vie et de rire. |
|