La science fiction est un des genres majeurs de la littérature. Dès l'émergence du cinéma , né en 1895 , celui-ci se tournera très tôt vers la science-fiction. Metropolis (27: Friz Lang) a nécessité des moyens considérables, où l'expressionnisme allemand est à son sommet. Toutefois, concurrencé par le cinéma fantastique, il faudra attendre les années 60 pour que le genre se développe vraiment. |
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| Le film de science-fiction, essentiellement américain, fait appel aux thèmes du voyage dans le temps et dans l'espace extra-terrestre. L'intrigue est souvent liée au devenir de l'humanité, et en particulier les conséquences de ses progrès scientifiques. L'action se situe donc la plupart du temps dans le futur, presque immédiat [Malevil (81: Christian de Chalonze)], ou très lointain [L'age de cristal (76: Michael Anderson)]. La société du futur est alors très angoissante. Abordant ici pêle mêle satire sociale, cauchemar bureaucratique et préoccupations métaphysiques, Brazil (85: Terry Gilliam) est un film grinçant mais peut être prophétique. La technologie du futur étant sensée s'être développée, l'intrigue peut être encore plus riche, l'homme utilisant des moyens invraissemblables à notre époque [Total recall (90: Paul Verhoeven)]. | |
A l'inverse, l'action peut avoir lieu dans le passé, avec l'aide d'une machine [La machine à remonter le temps (60: George Pal)], l'homme pouvant ainsi modifier l'histoire à sa guise [Nimitz, retour en enfer (80:Don Taylor)]. Si l'action se passe souvent sur Terre, elle se situe aussi dans l'espace [Chroniques martiennes (79: Michael Anderson)]. L'intrigue est encore plus subtile lorsqu'il se crée un mélange espace-temps [La planète des singes (68: J. Schaffner), dont le succès allait amener d'autres opus].

La science fiction (SF), telle qu'elle s'est développée à partir de la fin des années 60, n'est pas un genre simpliste de succession d'images d'évasion ou d'effets spéciaux de qualités. Elle est aussi un sujet de réflexion et d'interrogation sur la place de l'homme dans l'univers [2001, l'odyssée de l'espace (68: Stanley Kubrick)], ou d'inquiétude devant l'évolution technologique [War games (83: John Badham)].
Ce genre cinématographique a largement empreinté à la littérature, abondante dans ce domaine. C'est le cas de 1984 (84 : Michael Radford) adaptée de George Orwell ou de La guerre des mondes (53: Byron Haskin) qui est l'oeuvre de HG Wells. Tank girl (95 : Rachel Talalay ) est empreinté à l'univers loufoque et sans limite de la bande-dessinée. |   
  
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| Le thème le plus classique en SF est l'invasion de la Terre par des créatures venues de l'espace [The thing (82: John Carpenter), Predator (87: John McTiernam)], ou une simple rencontre pacifique [Rencontre du troisième type (77: Steven Spielberg)]. Dans ce cas, les extra-terrestres sont les héros [Superman (78: Richard Donner) est un régal pour les jeunes spectateurs]. Bien au contraire, les extra terrestres, belliqueux, peuvent envahir la Terre [c'est l'occasion pour les Américains avec Independance day (96:Roland Emmerich), dans leur délire patriotique, de montrer qu'ils sont les seuls sauveurs du monde].
En outre, le genre peut fleurter avec d'autres genres traditionnels, leur donnant une touche d'originalité. Ainsi, l'intrigue peut être policière [C'était demain (79: Nicholas Meyer), Robocop (87: Paul Verhoeven)] ou comique [Retour vers le futur (85: Robert Zemeckis)], ou bien les deux à la fois [Demolition man (93:Marco Brambilla) et son humour "destroy", notamment à l'égard du "politiquement correct"].
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| Le succès du genre SF auprès d'un public assez large repose sur le succès de films cultes, reconnus pour leur extrême exigence dans la qualité des effets spéciaux mais aussi dans la cohérence du scénario. Ces films firent en outre connaître les réalisateurs et les acteurs au grand public. Ils ont donné incontournablement lieu à une ou plusieurs suites [La guerre des étoiles (77: George Lucas), extraordinaire épopée de l'espace; Alien le 8 ème passager (79: Ridley Scott), film dont on se remet difficilement; Mad Max (80), film très futuriste qui fit connaître George Miller et Mel Gibson sur le plan international; Terminator (84), excellent exercice de style qui lança les carrières de James Cameron et Arnold Schwarzenegger].
Parmi les spécialistes du genre, on retrouve des noms comme Steven Spielberg [E.T. l'extraterrestre (82) qui est un des plus grands succès de l'histoire du cinéma, véritable merveille d'émotion, d'humour et de poésie], John Carpenter [New York 1997 (81)] ou Ridley Scott [Blade runner (82) et sa vision effroyable du futur d'un monde désespéré et voué à la décrépitude]. Même si le cinéma américain détient le monopole du film de science fiction, le cinéma français peut réaliser des films de qualité: avec Le cinquième élément (97) Luc Besson s'affirme être un homme de spectacle de la trempe des meilleurs spécialistes hollywoodiens.
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Dans les années 2000, Hollywood met à profit les progrès techniques du cinéma pour réaliser des films de qualité et spectaculaire tout à la fois [The island (05: Michael Bay)]. V pour vendetta (05: James McTeigue), adapté d'un classique de BD, est une réussite tant dans la forme que dans le fond. Transformer (07 : Michael Bay ) est un film juvénile, aux effets visuels époustouflants.
Steven Spielberg réalise une réflexion aboutie sur un futur déshumanisé dans Minority report (02). Le scénario est solide et les effets spéciaux subtilement dosés. Avec le remake de La guerre des mondes (04), il réaffirme une fois de plus sa capacité à générer des images marquantes.
La crainte du futur demeure le thème récurrent. Will Smith dans I, robot (03: Alex Proyas) est au centre d'un polar philosophique qui offre une réflexion intéressante sur la place de la robotique. 2012 (09: Roland Emmerich) est un enchaînement de séquences d'anthologie jouissive; Avatar (09: James Cameron), numéro un au box office, est un space opera décoiffant qui démontre que le cinéma en salle et à grand spectacle a encore des choses à dire pour ce siècle. Le genre se tourne vers le thriller d'anticipation au suspense vertigineux [Clones (09 : Jonathan Mostow ), Looper (12 : Rian Johnson)].
A la fin des années 2000, on assiste au retour des classiques, avec leur dose d'effets spéciaux étourdissants: Star Trek (09: J.J. Abrams) marque le retour aux origines de l'aventure, et Superman returns (06: Bryan Singer) est un opus qui rafraîchit le genre. |  
 
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Dans les années 2010, les réalisateurs gratifient leur public d'effets spéciaux, de cascades et de batailles toujours plus spectaculaires au service d'un scénario inventif. X-Men: le commencement (11: Matthew Vaughn) est une ne totale réussite, spectaculaire visuellement et intelligente narrativement.Comme à son habitude, Michael Bay, l'empereur du blockbuster made in Hollywood, ne boude pas son plaisir dans Transformers 3 - La face cachée de la Lune (11).
John Carter (12: Andrew Stanton) est une adaptation spectaculaire d'une série de romans écrits par Edgar Rice Burroughs (le créateur de Tarzan). Iron Man 3 (13: Shane Black) est un blockbuster bien ficelé et distrayant, avec un Robert Downey Jr toujours aussi déjanté. Elysium (13: Neill Blomkamp) est un blockbuster qui marque par son esthétique post-apocalypse et ses créatures hybrides. |
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