Le western est un film
qui a pour cadre l'Ouest de l'Amérique du Nord à l'époque des pionniers. Action, vastes espaces, charme, humour sont les ingrédients habituels. Plusieurs thèmes apparaissent principalement dans les westerns traditionnels: la guerre avec les indiens [Le massacre de Fort Apache (48: John Ford)], sur fond de guerre de sécession [La charge héroïque (49: John Ford)], les règlements de comptes entre shérifs et cow-boys [Le train sifflera trois fois (52: Fred Zinnemann), Trois heures dix pour Yuma (57: Delmer Daves)], ou entre éleveurs et cultivateurs [L'homme qui n'a pas d'étoile (54: King Vidor)].
    
 | On reproche souvent au western de propager une vision blanche de l'Amérique. Dans les films des
premières décennies, en effet, les Amérindiens sont le plus souvent représentés de façon caricaturale, comme des êtres cruels et sans intelligence dont le bon cow-boy doit se débarrasser. Par son manichéisme, le genre a longtemps servi de justification au génocide des Indiens d'Amérique, puis les productions présentent des situations plus équilibrées[La flèche brisée (49: Delmer Daves)], où les indiens n'apparaissent plus comme des sauvages, mais comme des victimes. Bronco Apache (54: Robert Aldrich) est l'un des premiers westerns anti racistes et pro indiens. La charge des tuniques bleues (55: Anthony Mann) bénéficie d'une belle profondeur psychologique. |
 
 
 
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Le western a gagné ses lettres de noblesses grâce aux réalisateurs, mais aussi grâce aux acteurs qui ont longtemps symbolisé le cow-boy. Les plus grands sont John Wayne [La prisonnière du désert (56: John Ford)], James Stewart [L'homme qui tua Liberty Valance (61: John Ford)], Kirk Douglas [Le derniertrain de Gun Hill (58: John Sturges)]. Presque tous les géants américains des années 50 et 60 ont joué dans des westerns (Henry Fonda, Robert Mitchum, Richard Widmark, Anthony Quinn, Robert Taylor, Clark Gable, Gary Cooper, Burt Lancaster). Les sept mercenaires (60: John Sturges) présente une une brochette d'acteurs devenus depuis célèbres (Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson, James Coburn). Même le célèbre couple Katharine Hepburn et Spencer Tracy est à l'affiche du western Le maître de la prairie (46 : Elia Kazan ).
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 | Par la suite, le genre perd de la vitesse aux États-Unis, malgré quelques bons films. Pat Garrett et Billy le Kid (73: Sam Peckinpah) est un film violent, désespéré et dramatique. Dans Missouri breaks (76: Arthur Penn), on attend avec impatience les moments de rencontre Marlon Brando- Jack Nicholson.
Le réalisateur italien Sergio Leone lui insuffle alors une nouvelle jeunesse avec ce qui deviendra le western spaghetti, sous-catégorie dont il établit les codes et usages. Réunissant un casting international, le western spaghetti compte certainement quelques uns des meilleurs films du genre [Pour une poignée de dollars (64), Le bon, la brute et le truand (66)]. Il était une fois dans l'ouest (69) est sa plus grande oeuvre, envoutante, oppressante. |  |
 
 
 
| Plus tard, Clint Eastwood a symbolisé un cow-boy plus moderne, en tant qu'acteur [Pendez-les haut et court (68: Ted Post), Joe Kidd (72: John Sturges)] puis réalisateur [Josey Wales, hors la loi (76), Pale rider (85)]. Impitoyable (92) est une oeuvre riche par la complexité de ses personnages, par la maturité du regard porté sur l'histoire américaine, par la profondeur de sa ré flexion sur la violence.
Enfin, le genre revient timidement dans les années 80, plus moderne et plus approfondi [Silverado (85: Laurence Kasdan), Young guns (88: Christophe Cain)].
Danse avec les loups (90: Kevin Costner) renoue superbement avec la grande tradition du western. Ce film très spectaculaire est une oeuvre vibrante d'intelligence et d'humanité, qui fit de Kevin Costner la nouvelle coqueluche de Hollywood. Celui-ci rendra encore hommage aux westerns d'antan dans Open range (03).
Le western demeure un moyen d'harmoniser l'homme et la nature. Les décors de Seraphim falls (05) sont grandioses. Chevauchée avec le diable (99 : Ang Lee ) est une quête intérieure sur le sens de la guerre; Appaloosa (08: Ed Harris) un hymne à l'amitié.
Vers la fin des années 2000, le western reprend ses lettres de noblesse et la dimension épique des classiques du genre : chevauchées magnifiques, paysages sublimes, parties de poker, règlements de comptes [Blackthorn (11: Mateo Gil)]. Avec 3h10 pour Yuma (07), James Mangold revisite un classique des années 50, dans un far west réaliste.
Les frères Coen réalisent avec True grit (10) un remake de Cent dollars pour un shérif (69: Henry Hathaway), reprennant les codes du genre. Quentin Tarantino signe un western-hommage avec le délirant Django unchained (12). Un savant mélange asiatico-américain, plein d'originalité, donne The warrior's way (10: Lee Sngmoo) complètement invraisemblable, mais aussi totalement assumé. |
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