Le fantastique est un déséquilibre du réel. On découvre alors un univers parallèle au notre, avec ses lois, ses figures. La littérature nous a auparavant rendu familier avec ses légendes historiques, ses monstres, ses vampires, ses voyages au delà de la mort. Le genre est difficile à cerner, à cause de la démarcation souvent vague qui le sépare des genres voisins, comme la science fiction, l'épouvante, voire les cinémas policier ou d'aventures. Le fantastique, est un genre fondé sur la fiction , racontant l'intrusion du surnaturel dans un cadre réaliste, autrement dit l'apparition de faits inexpliqués et théoriquement inexplicables dans un contexte connu du spectateur. Le fantastique est très souvent lié à une atmosphère particulière, une sorte de crispation due à la rencontre de l'impossible. La peur est souvent présente, que ce soit chez le héros ou dans une volonté de l'auteur de provoquer l'angoisse chez le spectateur; néanmoins, ce n'est pas une condition sine qua non du fantastique.
  
Le
fantastique remonte au temps du muet, avec l'expressionisme allemand [Docteur Mabuse, le joueur (22: Fritz Lang), Nosferatu le vampire (22: F. W. Murnau)] ou le surréalisme de Luis Bunuel [L'age d'or (30)]. Hollywood a proposé à la même époque des chefs d'oeuvre [King Kong (33: Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack)], notamment grâce à Tod Browning dont le goût du bizarre fait fléchir ses mélodrames vers le fantastique [Freaks (32: Tod Browning)].
Le cinéma fantastique conte souvent des légendes, à la façon d'un film d'aventures [Conan le barbare (82: John Milius), Ladyhawke, la femme de la nuit (84: Richard Donner), L'histoire sans fin (84: Wolfgang Peterson)]. Le genre repose sur des phénomènes étranges [Le village des damnés (60: Wolf Rilla)], mais certains thèmes sont devenus des classiques, comme la maison hantée [La maison du diable (63: Robert Wise)], les fantômes [L'aventure de Madame Muir (47: Joseph L. Mankiewicz),L'auberge fantôme (43: Basil Dearden), les vampires [Dracula (92: Francis Ford Coppola)], la"vie" après la mort [Ghost (89: Jerry Zucker)]. Dans les années cinquante, en pleine guerre froide et macarthisme, le cinémafantastique est un bon prétexte à des messages en parallèles [L'invasion des profanateurs de sépultures (56:Don Siegel)] |   |
Même si les années cinquantes présentent encore des films de qualité, notamment grâce àAlbert Lewin [Pandora (52)], les années soixantes et soixantes dix sont assez pauvres, à quelques exceptions [Les oiseaux (62: Alfred Hitchcock), Rosemary's baby (68:Roman Polanski)]. Il faudra attendre les années quatre-vingt pour que le genre fantastique refleurisse à nouveau [SOS Fantômes (84: Ivan Reitman), Highlander (86: Russel Mulcahy), La mouche (86: David Cronenberg)]. Le ton est beaucoup plus comique [Vampire...vous avez dit vampire ? (85: Tom Holland)], le genre s'ouvre à un plus large public, notamment les enfants [Gremlins (84: Joe Dante), Willow (88: Ron Howard), Chérie, j'ai rétrécie les gosses (89: Joe Johnston)], et bénéficie de moyens considérables [Batman (89: Tim Burton)]. Enfin, les progrès techniques en matière d'effets spéciaux permettent de faire de prestigieuses productions [Les aventures du baron de Münchausen (88: Terry Gilliam)].
  
  | Dans les années 90, après les progrès fulgurants de la technique, notamment les images de synthèse [Jurassic Park (92:Steven Spielberg)], les producteurs n'hésitent pas à employer des moyens colossaux [Godzilla (98:Roland Emmerich)]. Le genre change un peu de ton, et bascule souvent dans le comique [The mask (94:Charles Russell), Men in black (97:Barry Sonnerfeld)]. Le public visé est jeune [Jumanji (96:Joe Johnston)], mais l'histoire peut être complexe à souhait [Matrix (99:Andy & Larry Wachowski)]. Les adaptations font recettes, qu'elles soient littéraires[Le seigneur des anneaux: la communauté de l'anneau (01:Peter Jackson), Harry Potter à l'école des sorciers (01:Chris Columbus)], ou bien issues de dessins animés [Spider-man (02:Sam Raimi)] ou même de série télévisées [The X-files, lefilm: combattre le futur (98:Rob Bowman)]. |
Dans les années 2000, les images de synthèses ont encore évoluées, et Hollywood profite complètement des nouvelles technologies. C'est ainsi qu'on assiste au succès de Spider-man 2 (03: Sam Raimi), de Les quatre fantastiques (05: Tim Story), ou de L'incroyable Hulk (08: Louis Leterrier), ou encore des films plein de magie comme A la croisée des mondes: la boussole d'or (07: Chris Weitz). Les scènes de destruction de Prédictions (09: Alex Proyas) sont réussies grâce à des défits techniques relevés. Stardust, le mystère de l'étoile (07 : Matthew Vaughn) est une friandise visuellement tonique et originale.
Le scénario est souvent solide, comme dans Le village (04: M. Night Shyamalan) qui nous plonge au coeur d'une Amérique aux prises avec ses vieux démons, ou Le labyrinthe de Pan (06: Guillermo del Toro) où le merveilleux gagne sur le fascisme. Le thriller fantastique L'illusionniste (05: Neil Burger) propose une variation élégante et subtile sur la réalité et les apparences.
Revenant aux sources même du mythe, Christopher Nolan redonne des lettres de noblesse au sombre héros de Gotham City dans Batman begins (04).Il réalisera aussi The Dark Knight, Le Chevalier Noir (08), peut être la meilleure aventure de Batman sur grand écran.
L'étrange histoire de Benjamin Button (08: David Fincher), celle d'un homme qui naquit à 80 ans et vécut sa vie à l'envers, est un voyage passionnant au coeur du temps et des sentiments. Hellboy II les légions d'or maudites (08 : Guillermo del Toro) est un blockbuster bourré de références et débordant d'humour. Les effets spéciaux de X-Men origins: Wolverine (09: Gavin Hood) sont saisissants, et les scènes de combat plus explosives les unes que les autres.
The host (06: Joon-ho Bong) est une réjouissante variation sud-coréenne sur la bonne tradition du film de monstres. C'est aussi une charge politique féroce contre les pollueurs et l'arrogance des Etats-Unis.
En France, Luc Besson réalise Arthur et les minimoys (07), mélangeant des acteurs et des personnages animés.
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| Les années 2010 voient l'arrivée de films au scénario solide (et complexe !), servis par des effets spéciaux spectaculaires et très élaborés. La réussite de ces blockbusters repose aussi sur un casting extraordinaire avec des seconds rôles charismatiques. Inception (10: Christopher Nolan) est un blockbuster cérébral, haletant et passionnant qui plonge le spectateur dans l'aventure échevelée et la splendeur visuelle. Les scénaristes de Avengers (12: Joss Whedon) ont particulièrement soigné la personnalité de chacun des héros.
Bien sûr, certains films restent des divertissements spectaculaires à voir davantage pour leurs effets spéciaux [Le choc des Titans (10: Louis Leterrier]. Avec Thor (11) Kenneth Branagh respecte le cahier des charges côté action et effets spéciaux, D'autres films sont de belles fables, dont la beauté graphique renforce l'intérêt de l'histoire [Black Swan (10: Darren Aronofsky), The Dark Knight rises (12 : Christopher Nolan)].
Avec son arsenal d'effets spéciaux, Luc Besson réussi à rendre Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec (10) aussi rocambolesques que jubilatoires. Hugo Cabret (11: Martin Scorsese) séduit par la beauté des images, et par l'ingéniosité du scénario et de la mise en scène. |
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